Les rédacteurs d’EnFranceAussi vous baladent ce mois-ci au bord de la Loire, de l’Indre et du Cher, pour vous présenter les plus beaux domaines du Val-de-Loire.
Le château de Cheverny
Texte et photos de Mathilde, du blog Voyager en Photos
La silhouette du château de Cheverny vous évoquera sûrement des souvenirs puisque c’est ce château qui a inspiré Hergé pour le château de Moulinsart dans Tintin. Pour les passionnés de la Bande Dessinée, il existe une petite exposition qui rend hommage au plus célèbre reporter belge. Mais le château de Cheverny, c’est bien plus que cela. Il s’agit en effet de l’un des châteaux les mieux meublés et les mieux conservés de France. Il a en effet la particularité d’appartenir à la même famille depuis des siècles, qui a réussi à l’entretenir et le conserver malgré les remous de l’histoire. A ce titre, il fait partie des châteaux incontournables à découvrir dans le Val de Loire.
Le château de Cheverny est situé au cœur d’un superbe domaine de plus de 2000 hectares composé de plusieurs espaces avec un parc paysager, un jardin potager et un jardin des apprentis. Celui-ci se découvre aussi bien à pied, qu’en voiturette électrique et même en bateau !
Même si le château propose des événements et des expositions toute l’année, je vous conseille particulièrement la visite de ce château en avril afin de profiter du spectaculaire parterre de plus de 150 000 tulipes multicolores.
La château de l’Islette
Texte et photos de Cécile, du blog Famille France-Trotteuse
Le château de l’Islette se situe juste à côté de son très célèbre voisin Azay-le-Rideau. Bien moins connu, ce château est une propriété privée, qui n’ouvre ses portes qu’en été.
Par son aspect extérieur, le château de l’Islette présente une certaine ressemblance avec Azay-le-Rideau, il se dit que ce serait les mêmes ouvriers qui auraient bâti les deux châteaux. Le parc est traversé par un bras de l’Indre, qui lui confère une âme bucolique apaisante. Des transats et des chaises longues sont à votre disposition pour une petite sieste à l’ombre des arbres.
Il se dégage de ce lieu une atmosphère toute particulière. Le calme et la beauté enchanteresse vous saisissent dès l’accueil, de sorte que le temps se fige.
Pour visiter le château, il vous faudra obligatoirement suivre une visite guidée, durant laquelle vous découvrirez que Camille Claudel et Rodin ont séjourné ici durant les années 1890 pour laisser libre court à leurs amours.
La découverte des appartements des propriétaires est stupéfiante. De la chambre des enfants, à celle des parents, en passant par le salon puis enfin la cuisine, il est incroyable de découvrir la façon dont ils ont su allier modernité et confort actuel, tout en respectant l’histoire des générations qui se sont succédé dans ce château.
Vous passerez à coup sûr une très belle journée au château de l’Islette au point que vous aurez du mal à en repartir !
Le château de Blois
Texte et photos de Mathilde, du blog Voyager en Photos
Situé en plein centre-ville de Blois, la visite du Château Royal est une véritable plongée dans l’Histoire de France. Contrairement à la plupart des châteaux, celui de Blois possède une architecture particulièrement hétéroclite, avec quatre ailes bien différentes, qui reflètent les périodes architecturales successives qui ont marqué sa construction. Celle-ci s’est en effet étalée sur plusieurs siècles, depuis le Moyen-Âge jusqu’à l’époque classique. Cette particularité le rend singulier et passionnant à découvrir.
Le château de Blois est également un lieu riche en histoire puisque ce fût la résidence des Comtes de Blois, des Ducs d’Orléans et de sept Rois de France. A l’intérieur du château, on découvre les salles entièrement rénovées au XIXème siècle avec les superbes décors polychromes de Felix Durban dans la lignée du travail de Viollet-Le-Duc. Pour ces raisons, le château de Blois fait partie des visites incontournables de la région du Val de Loire !
Du fait de sa position stratégique sur un relief dominant la Loire et en plein centre-ville, le château de Blois est l’un des rares château de la Loire à ne pas disposer de parc, mais il a l’avantage d’être facilement accessible en transports en commun. Sa visite peut ainsi être couplée avec celle de la belle cité médiévale de Blois.
Le château de Chaumont-sur-Loire et ses jardins
Texte et photos de Sandrine, du blog One Two Trips
Le château de Chaumont-sur-Loire se singularise des autres châteaux de la région par son incroyable festival international des Jardins. C’est simple : à chaque édition, la créativité et l’explosion des couleurs florales donnent envie de revenir l’année suivante !
Si une première forteresse a vu le jour à cet emplacement stratégique en l’an 1000, elle a ensuite été brûlée par Louis XI, avant de renaître de ses cendres quelques années plus tard. Propriété de la famille d’Amboise durant 500 ans, c’est Charles II d’Amboise qui inaugure sa métamorphose en château d’agrément dans le style Renaissance. Les grands noms s’y bousculent : vous y croiserez Catherine de Médicis recevant Nostradamus, puis Diane de Poitiers,maîtresse d’Henri II. Le château abrite les plus beaux médaillons du sculpteur italien Jean-Baptiste Nini (exposés dans la Chambre dite du Roi).
Si aujourd’hui le château est niché au cœur d’un immense parc savamment entretenu (et ponctué d’œuvres monumentales d’art contemporain),il n’en était rien du temps de sa splendeur passée. Il faut attendre le 19e siècle pour voir le parc aménagé, faisant oublié la centaine de maisons et l’église qui l’entouraient jusqu’alors.
Durant le Festival international des Jardins, vous déambulerez dans un véritable laboratoire de la création contemporaine dans le domaine des jardins et de la création paysagère dans le monde. Au fil des semaines – d’avril à novembre – les œuvres paysagères et florales vivent sous vos yeux au rythme des floraisons, de l’ensoleillement, etc.
Pour une entrée vous menant directement au château, par une belle allée avec vue sur la Loire, optez pour « l’entrée Est ». Pour vous plonger dans le Festival des Jardins et finir par la visite du château, misez sur « l’entrée Ouest ».
Le Château d’Ussé, dans les pas de la Belle au bois dormant
Texte et photos de Mitchka, du blog Fish and Child(ren)
Si la plupart des châteaux de la Loire, de France et de Navarre, ayant vu le jour au Moyen-âge gardent les cicatrices d’une ancienne vie guerrière, ce n’est pas le cas du château d’Ussé.
Élégant, le château adossé à la forêt de Chinon, regarde l’Indre couler à ses pieds. Ses tours, s’élevant avec grâce, laissent l’œil des visiteurs perdu dans les nuages.
La guerre de Cent Ans à peine terminée, le bâtiment est repensé pour en faire une demeure d’apparat. Si Ussé connaît de nombreux propriétaires, une constante s’affirme au fil du temps par ces derniers : l’envie d’en faire un château de conte de fées.
À la fin du XVIIe siècle, le domaine, alors propriété de la famille Bernin, est agrémenté de jardins dessinés par Le Nôtre. Quelques années plus tard, Louis Bernin de Valentinay épouse Jeanne-Françoise Le Prestre de Vauban, la fille de Sébastien Le Prestre … marquis de Vauban ! Vauban, architecte et ingénieur royal, va remodeler le château en créant des terrasses, des allées, etc…. et va lui donner la ligne qu’on lui connait aujourd’hui.
A la même époque, Charles Perrault, un ami de la famille, séjourne régulièrement au château. La légende dit que c’est entre les murs d’Ussé que l’écrivain trouva l’inspiration pour écrire l’histoire de la Belle au bois dormant. Légende ou conte de fées, aujourd’hui, les enfants sont heureux de s’imaginer visiter le château d’Aurore.
Dans le jardin, vous pourrez admirer de magnifiques cèdres du Liban offerts par Chateaubriand à son amie Claire de Klersaint, femme du duc de Duras, qui acheta le domaine à la fin du XVIIIe siècle.
Aujourd’hui encore le château d’Ussé appartient aux descendants du duc de Duras, les ducs de Blacas. Aussi, n’est-il pas possible de visiter l’intégralité du château, puisque la famille y réside toujours. Mais, vous aurez tout de même l’occasion de monter en haut des tours, d’admirer de nombreuses pièces meublées, et de découvrir un grenier débordant de 1001 merveilles.
Le château d’Ussé est un trésor enchanteur (et enchanté) à explorer.
Chinon : trois châteaux en un
Texte et photos de Caro, du blog Evasions Nantaises
Si la petite ville de Chinon se situe au bord de la Vienne, elle n’est pas loin de la confluence de la Loire et à ce titre, la forteresse royale de Chinon mérite amplement sa place dans cette sélection des châteaux de la Loire.
Se déroulant le long des rives, la petite ville, un peu endormie, a beaucoup de charme : maisons à colombages, belles demeures de tuffeau, tourelles, troglodytes, il fait bon se promener dans les ruelles pittoresques, et admirer de loin en loin les remparts et tours du château qui se dresse, tout en longueur lui aussi, sur l’éperon rocheux qui domine la cité.
En réalité, ce sont trois châteaux d’époques différentes qui sont désormais reliés en un seul édifice : le fort du Coudray, le château du Milieu qui abrite les logis royaux, et le fort Saint-Georges.
Ce site occupé depuis plus de 3000 ans en a vu défiler des célébrités ! Les Gaulois et Wisigoths y ont laissé leurs traces, mais des noms illustres ont fait l’histoire du lieu : Henri II et Aliénor d’Aquitaine, Richard Cœur de Lion, Jean sans Terre, Philippe Auguste …
L’événement le plus marquant rattaché à la forteresse royale est la visite de Jeanne d’Arc au Dauphin (futur Charles VII), en 1429. Au cœur de la ville, au pied de la rue Jeanne d’Arc qui était autrefois la ruelle d’accès au château, une plaque rappelle que c’est là que la « pucelle d’Orléans » serait descendue de cheval en arrivant à Chinon. Elle aurait en réalité rencontré deux fois Charles VII dans les logis Royaux, aujourd’hui superbement restaurés, et serait restée trois semaines en ville, participant à diverses joutes.
N’hésitez pas à partir sur les traces de ces personnages célèbres, en arpentant les ruelles montant au château ou en empruntant l’ascenseur panoramique de la Brèche. La forteresse, constituée de divers bâtiments et tours reliés par des jardins et douves sèches, permet également de jouir d’un magnifique panorama sur la ville, la rivière et la campagne alentours.
Le château de Chambord
Texte et photos de Virginie, du blog Les aventures d’Arthur et Thibaut
Le plus imposant des châteaux de la Loire reste celui de Chambord. Le château royal à l’architecture colossale n’a pourtant pas d’architecte créateur connu ! On ne sait donc pas le génie de qui féliciter lors de la visite, bien que l’ombre de l’influence de Léonard de Vinci plane sur le château, commandé par François 1er.
La visite du château est assez longue, vue la surface à parcourir ! Il ne faudra pas rater :
- Le célèbre escalier à double révolution, qui permet de s’apercevoir sans se croiser … On imagine les jeux amoureux de la cour de l’époque !
- Les terrasses qui offrent une superbe vue sur les alentours.
- Les sculptures et autres dentelles de pierre qui ornent tout le château, notamment l’extérieur.
Cependant ne vous attendez pas à découvrir la vie de l’époque, le château de Chambord se découvre pour le bâtiment. L’intérieur est assez froid, car non meublé. La beauté du château suffit à elle-même !
Au-delà du château, le parc vaut également la visite. Des jardins à la française, une balade en bateau sur les canaux, un stage dans le jardin potager … Il y a l’embarras du choix ! Cela fait entièrement partie d’une visite des lieux. La vue sur le château est d’ailleurs peut-être même plus belle vue de l’extérieur !
Chenonceau, une Histoire de femmes
Texte et photos de Mitchka, du blog Fish and Child(ren)
Si Chambord s’impose par sa lourde silhouette, Chenonceau, vous charme par sa ligne gracieuse. Les jardins, la bâtisse, tout comme son Histoire sont autant d’aspects prenants qui ne peuvent laisser les visiteurs indifférents.
Chenonceau, c’est une histoire de femmes : construit par Katherine de Briçonnet, il est intégré au Domaine Royal par François 1er au début du XVIe siècle. Mais c’est un peu plus tard que le château rentre les deux tours dans l’Histoire : quand le roi Henri II décide d’en faire cadeau à sa maîtresse Diane de Poitiers « en tout droit de propriété, saisine et possession, pleinement et paisiblement et à toujours perpétuellement, pour en disposer comme de leur propre chose et vrai héritage ». C’est à elle que nous devons l’allure si élégante du château de Chenonceau : elle fera construire le pont qui enjambe le Cher, et dessiner des jardins, parmi les plus fous de son temps.
Catherine de Médicis, morte de jalousie devant cette donation, ne tarde pas pour récupérer le domaine à la mort du roi, en 1559. Diane de Poitiers expulsée, la reine s’installe au bord du Cher et complote depuis le célèbre cabinet vert (que l’on peut toujours admirer) !
Catherine de Médicis fait alors couvrir le pont par une galerie à double étage afin d’y organiser des fêtes fastueuses (à l’italienne !). Catherine de Médicis meurt en 1889, quelques mois seulement avant l’assassinat de son fils Henri III. Devenue veuve, Louise de Lorraine s’installe, jusqu’à la fin de sa vie, au 2e étage de Chenonceau, dans une chambre qu’elle fera recouvrir de peinture noire. C’est d’ailleurs impressionnant de pénétrer dans l’obscurité de cette pièce encore empreinte aujourd’hui du deuil de la reine douairière.
A la du XVIIIe siècle, Louise Dupin, femme d’esprit, féministe avant l’heure et amie des plus grands auteurs du siècle des Lumières, reçoit le château en héritage à la mort de son mari. Installée au château, avec amies et nièces, durant la Révolution, elle arrive à sauver Chenonceau du pillage et de la destruction, en prouvant que le domaine n’est plus une propriété royale.
A sa mort, Chenonceau reste dans sa famille quelques décennies … Assez longtemps pour que son arrière-petite-fille, Georges Sand, soit une invitée régulière du château.
Après quelques aléas et différents propriétaires, Chenonceau abandonné, devient le bien des chocolatiers Menier. Pendant la Première Guerre mondiale, Simone Menier et son époux transformeront la célèbre galerie suspendue au-dessus du Cher en hôpital militaire. De nombreuses photos de cette époque sont exposées dans les annexes du château.
Aujourd’hui encore, Chenonceau est la propriété de la famille Menier, et toujours gérée de main de maître par une femme, Laure Menier.
Vous l’aurez compris, Chenonceau, n’est pas surnommé le « château des Dames » pour rien !
Mon conseil pour le visiter dans les meilleures conditions possibles : y aller tôt le matin, en dehors de la période estivale, et surtout n’oubliez de visiter le corps de ferme et ses jardins, un lieu ravissant, même en plein automne.
Le château d’Amboise
Texte et photos de Sophie, du blog Escapades Amoureuses
Le château d’Amboise se différencie des autres châteaux de la Loire par son emplacement. Il se trouve en pleine ville et surplombe la Loire avec ses tours médiévales. Cela donne l’occasion de vues panoramiques extraordinaires en montant jusqu’aux tours.
L’intérieur du château n’est pas très meublé mais est aussi beau que l’extérieur avec ses jardins paysagés.
Au Moyen-Âge, le château appartenait à la puissante famille d’Amboise, puis à la Renaissance, Il fut la demeure de grands rois de France : Louis XI, Charles VIII et son épouse Anne de Bretagne et bien entendu François 1er. En effet, François 1er passa son enfance au château d’Amboise, puis durant son règne, il conviera au château de nombreux artistes italiens dont Léonard de Vinci qui y séjourna de 1516 à 1519. Un passage souterrain direct reliait le château royal au château du Clos Lucé, demeure de Léonard de Vinci.
Le château du Clos Lucé est d’ailleurs une visite à ne pas manquer en complément du château royal d’Amboise. Vous pouvez y découvrir les appartements de Léonard de Vinci, et dans le parc vous vous retrouverez dans l’univers créatif du maître avec des maquettes en taille réelle.
Léonard de Vinci mourut à Amboise en 1519. La chapelle Saint-Hubert située dans le parc du château royal abriterait sa tombe.
L’emplacement du château au milieu de la ville permet de profiter des ruelles sympathiques et charmantes d’Amboise. Plusieurs restaurants sont situés en contrebas du château, on y mange bien et on y déguste de bons vins de Loire (gros coup de cœur pour le Montlouis). Aux beaux jours, profiter des terrasses pour vous poser et admirer ce château de conte de fées.
Quand les rédacteurs d’#EnFranceAussi se retrouvent pour une balade, cela peut donner naissance à de beaux articles collaboratifs, à 4, 6, 8, ou 10 mains !!
Que de choix, que de beautés architecturales, que de faste. Quand on visite la région, le plus dur est de choisir.
le choix est toujours difficile quand il faut en choisir un ! Je conseille souvent d’alterner un château royal et un château plus petit, pour des ambiances totalement différentes!
Et Loches et sa cité royale, Villandry et ses jardins et appartements… bref, de quoi passer du temps dans la région!