Savez-vous ce qu’est un estaminet ?
Lieux de rencontre, ils étaient nombreux dans les Hauts-de-France il y a quelques années, et reviennent petit à petit comme un effet de mode. A l’origine, un estaminet était une sorte de café qui vendait aussi du tabac, et où l’on pouvait participer à des jeux traditionnels.
Le patron vous attendait derrière son comptoir en bois avec, en son centre, une tireuse à bière. Dans l’air flottait un parfum unique, issu d’un savant mélange entre le tabac froid et la bière. Lieux de rendez-vous et de partage, on s’y retrouvait entre amis, ou en famille. On y refaisait le monde à coup de pintes et de rires. Il s’y tenait aussi régulièrement les réunions des associations locales.
D’hier à aujourd’hui
Au fil du temps, ils ont perdu de leur superbe, déserté par une jeunesse désireuse de nouveautés, de tables en formica, de néons et de jukebox. A la mort de leur propriétaire, les estaminets ont commencé à disparaître, participant encore plus à la mort des villages.
Comme de nombreux petits commerces, ce lieu de vie avait disparu. Il n’en restait que des enseignes défraîchies sur des façades en briques rouges.
Depuis quelques années, ils reviennent à la mode. Leur propriétaire court la région pour chiner des objets d’antan et donner une âme à leur établissement. On décore de houblon séché les poutres, les bouilloires s’alignent et les menus affichent une liste, longue comme le bras, de spécialités régionales. Les enseignes en façade sont de nouveaux clinquantes, et s’affichent maintenant sur les réseaux sociaux.
Retour au sens de l’essentiel
On rentre dans un estaminet comme on rentre chez des amis. On vous y accueillera toujours chaleureusement, en prenant soin de vous installer à la meilleure table. Ici vous êtes chez vous, comme à la maison.
Installez-vous confortablement, ici pas de chichi.
A la lecture du menu vous saliverez d’avance, quand à vos sens ils seront en éveil grâce aux parfums qui s’échappent de la cuisine.
Sur la carte du menu, en général, vous trouverez les plats suivants :
- une flamiche au maroilles : c’est une tarte réalisée avec une pâte levée recouverte de beaucoup de maroilles, avec un peu de crème fraîche en et un jaune d’œuf ;
- du welsh : vous prenez une tranche de pain de mien que l’on recouvre de jambon, un peu de bière et une bonne dose de cheddar fondu ;
- du hochepot : c’est un pot au feu qui tient bien au corps, c’est une très vieille recette du Nord de la France
- une carbonade flamande : réalisée à base de bière et de pain d’épice ce bœuf bourguignon revisité, c’est une tuerie ;
- un potjvleesch : ce nom flamand signifie petit pot de viande. Il est composé de morceaux de viandes de poule, lapin, porc et veau froid pris en gelé.
Tous ces plats sont bien évidemment servis avec des frites, bien épaisses. Il convient d’accompagner ces plats avec une bière de préférence locale. Ce qui dans la région ne manque pas.
Mais peut être auriez-vous préférez un gratin de chicons ? Ou une martiflette ?
Après avoir choisi votre mets, et pour vous faire patienter, on vous proposera de pendre un apéritif. Il convient alors, pour respecter la tradition, de prendre un Picon bière fait maison.
Le fait maison est indissociable du mot estaminet. D’ailleurs, le patron mettra un point d’honneur à vous servir une cuisine régionale réalisée avec des produits locaux.
Avant d’attaquer le dessert, il faudra prendre un peu digestif. Un genièvre conviendra parfaitement, cette eau de vie à base de baies de genévrier pour aidera à faire de la place pour le reste des festivités.
Alors qu’allez-vous prendre en dessert ? Attention, le choix sera difficile, on vous aura prévenu d’avance.
Il conviendra d’hésiter entre :
- La tarte au sucre, réalisée avec une pâte au levain moelleuse, elle est recouverte de vergeoise brune et d’une bonne dose de beurre ;
- La crème brûlée à la chicorée, emblématique dessert du Nord, la chicorée donne à cette gourmandise un goût unique ;
- Un merveilleux, le dessert du dimanche de surcroît, léger et aéré, il se dévore en quelques coups de cuillère ;
- Et tous ceux à base de spéculoos bien évidemment.
Vous voilà repu et prêt à découvrir les autres délicatesses des Hauts de France en vous baladant le long des chemin de nos plaines, ou des sentiers qui mènent en haut des terrils.
Voici quelques adresses d’estaminets où il fait bon s’attabler :
A l’potée d’Léandre
107 rue Pasteur
62153 Souchez
Estaminet du Chemin Vert
102 Rue du Dronckaert
59960 Neuville en Ferrain
La ferme des 3 louches
760 chemin de Comines
59118 Wambrechies
Originaire des Hauts De France, Chacha a grandi au sein d’une famille transfrontalière. Bilingue, et à l’aise de chaque côté de la frontière, les Flandres sont son terrain de jeu préféré. Sur son blog, elle partage avec passion tout ce qui touche à sa région : culture, patrimoine, gastronomie. Elle a aussi des envies d’ailleurs parfois, en couple ou avec sa mini tribu, chaque voyage est une expédition, mais toujours avec une touche de confort.
Beau récit qui donne envie de le partager en attendant de visiter LE Nord !!!
C’est vraiment chouette le Nord. Enfin les Hauts de France .