Partez à la découverte d’un lieu de pèlerinage qui permet également une belle promenade non loin de Marseille ! Découvrez la grotte de Marie-Madeleine.
La grotte de Marie-Madeleine
Selon la tradition populaire, après la mort de Jésus, Marie-Madeleine aurait fui les persécutions d’Hérode en franchissant la Méditerranée sur une simple barque, en compagnie de Lazare, sa sœur Marthe, Maximin, Marie-Salomé (la mère des apôtres Jean et Jacques) et de Marie-Jacobé (la sœur de la Vierge). Ils auraient accosté sur les rivages de Saintes-Maries-de-la-Mer, en Camargue et se seraient ensuite dispersés. Lazare serait resté plus d’une cinquantaine d’années à Marseille, Maximin aurait vécu à Aix-en-Provence et Marthe se serait retirée dans un désert près de Tarascon. Marie-Salomé et Marie-Jacobée, accompagnées de leur suivante Sara, se seraient installées aux Saintes-Maries-de-la-Mer.
Quant à Marie-Madeleine, elle se serait retirée dans le massif de la Sainte Baume, à l’est de Marseille. Elle aurait vécu pendant 33 ans dans une grotte naturelle qui est devenue depuis un lieu de pèlerinage, mais également le but d’une promenade fortement agréable.
Promenade jusqu’à la grotte de Marie-Madeleine
Pour y accéder, il faut d’abord entrer dans une forêt aux arbres magnifiques. Ils sont vieux, ils sont grands, ils sont majestueux, ce n’est pas le genre de forêt qu’on a l’habitude de croiser dans les environs. Effectivement, ce bois de 138 hectares profite d’un microclimat, car il est niché sur le flanc nord d’une falaise calcaire qui le protège du soleil et bénéficie d’une forte pluviométrie. Ainsi se sont développées des espèces peu présentes dans la région : hêtres, érables, chênes pubescents, noisetiers… Cette végétation particulière entraîne une faune singulière. Ainsi, les fougères, les houx et les lichens servent d’abri au blaireau d’Europe et à la couleuvre d’Esculape. En hauteur, volent des aigles de Bonelli et des Grands-Ducs d’Europe.
L’ascension au travers de cette forêt se fait en douceur et le sanctuaire finit par apparaître à travers le feuillage. Le sentier se termine par un escalier de 150 marches qui permettent de gravir la falaise. Au niveau de la première marche, l’altitude est de 860 mètres.
Une fois arrivé en haut, le panorama est à couper le souffle. La vue s’étend sur la plaine jusqu’à la Sainte Victoire ; Marseille est visible, au loin, à l’ouest. La grotte a une orientation plein nord et est éclairée par les rayons du soleil uniquement le 21 juin, jour du solstice d’été.
Voyage au cœur du massif de la Sainte-Baume
Au-dessus de la porte, le blason à fleur de lys témoigne des pèlerinages royaux. Saint Louis et Louis XIV y sont venus, de même que plusieurs papes et de nombreux grands seigneurs.
Lorsque nous entrons dans la grotte, nous pouvons constater qu’elle a été aménagée en une église, dans laquelle se déroulent des offices. Des ex-votos ornent les murs.
À gauche de l’autel, vous pouvez admirer une statue de l’archange Saint-Michel qui terrasse le démon. Selon la légende, Marie-Madelaine l’aurait invoqué pour chasser la Tarasque. Ce monstre provençal était le premier occupant du lieu et, lorsque Marie-Madeleine arriva, fuya en direction de Tarascon où Marthe l’aurait achevé grâce à ses prières.
Derrière l’autel se trouve un petit tertre où Marie-Madeleine y aurait établi sa couche, car il était à l’abri de l’humidité. Afin de le protéger de la ferveur des gens qui désiraient rapporter chez eux des morceaux, le rocher de la Pénitence fut protégé par des grilles.
On peut admirer une très belle statue de Marie-Madeleine, œuvre de Jean Antoine Houdon, sculptée dans du marbre de Carrare.
Par un escalier, on descend dans la basse grotte, ou crypte. L’eau y goutte continuellement et la légende dit que ce sont les larmes de Marie-Madeleine qui ont donné naissance à l’Huveaune. Une autre statue de Marie-Madeleine y siège, offerte par Dupanloup en 1867.
Lieu de promenade ou de pèlerinage, il est très appréciable de venir découvrir la grotte ou de s’y recueillir.
Florence Gindre – Amoureuse des mots, j’ai appris à connaître Marseille lorsque nous nous y sommes installés en 2013. Mon arrivée a coïncidé avec les premiers rendez-vous mensuels En France Aussi. J’y participe depuis avec plaisir et ils sont l’occasion de faire découvrir la cité phocéenne aux lecteurs de mon blog d’écriture.