Novembre, le mois où la météo semble s’adapter au devoir de mémoire. Les rédacteurs EnFranceAussi vous proposent une sélection de cimetières… Thème pas très gai, mais pourtant la visite de ces lieux chargés d’histoire et d’émotion restera gravé dans vos souvenirs.
Le cimetière américain de Suresnes
par Sandrine, du blog One Two Trips
En Ile-de-France, vous pouvez découvrir le seul cimetière américain d’Europe qui soit consacré à la Première Guerre Mondiale et à la Seconde Guerre Mondiale. Sur un versant du Mont Valérien, le cimetière a une vue incroyable sur la ville. Les soldats et infirmières de l’Armée américaine enterrés sur place sont plus de 1 500. Qu’il est émouvant de remonter l’allée centrale du cimetière qui longe deux parterres de croix blanches, parfaitement alignées.
Une chapelle surplombe les sépultures. Elle est entourée de deux salles à la mémoire des disparus des deux guerres mondiales. Il est tout à fait possible de visiter le cimetière et sa chapelle, gratuitement, durant les heures d’ouverture (hors cérémonies officielles).
Vous pouvez prolonger votre découverte de Suresnes en vous rendant au Mémorial de la France combattante, à 500 mètres à pied du cimetière, toujours sur le Mont Valérien.
Cimetière américain de Suresnes
123, boulevard Washington
Tous les jours de 9 h à 17 h, sauf le 25 décembre et le 1er janvier.
Visite gratuite
Voir une vidéo de présentation : https://youtu.be/n1oxGYo7-MI
Le cimetière du Calvaire
par Sabrina, du blog Tu Paris Combien ?
Avec ses 85 tombes le cimetière du Calvaire est probablement le plus petit cimetière de Paris, le plus ancien aussi. Sur ce site situé au sommet de la butte Montmartre se trouvait une nécropole mérovingienne. Son véritable nom est cimetière Saint-Pierre de Montmartre dit du Calvaire.
Il a « accueilli » essentiellement les familles de Montmartre. Le Montmartre du haut et le Montmartre d’en bas qui correspond de nos jours au 9ème arrondissement de Paris. Aujourd’hui seuls les descendants de ceux qui y sont enterrés peuvent s’y faire inhumer.
Sa fragilité et sa petite taille ne lui permettent pas d’ouvrir sa (belle) porte (en bronze) au public comme cela est le cas pour les autres cimetières parisiens. Pour le visiter, il faut attendre le 1er novembre. Des visites guidées, gratuites et par petits groupes y sont organisées. Ce qui offre aux visiteurs un moment privilégié en compagnie d’illustres défunts :
– Les Debray, cette famille de meuniers de Montmartre dont le fils Nicolas-Charles Debray installa au pied de son moulin une guinguette et un bal qu’il baptisa Le Moulin de la Galette. Leur tombe surmontée d’un petit moulin est facilement reconnaissable.
– Félix Desportes, le premier maire de Montmartre dont la mairie se trouvait être sa maison.
– Jean-Baptiste Pigalle, même si sa tombe a disparu à la Révolution…
– Bougainville l’explorateur dont la sépulture abrite son cœur et celui de son fils, également la dépouille de sa femme.
Voilà un cimetière plein de charme qui offre une belle vue sur le Sacré Cœur.
Le cimetière de Préville de Nancy
par Pierre, du blog Mon Grand Est
Le cimetière de Préville est l’un des deux grands cimetières de Nancy, avec le cimetière du Sud. Il est situé au nord-ouest de la commune, au pied de la colline de la Cure d’Air , le “petit Montmartre nancéien”.
Inauguré en 1842 après sept années de travaux, le cimetière comprend aujourd’hui plus de 11 000 tombes dont 312 chapelles funéraires. Il est particulièrement réputé dans la région pour abriter les tombes d’artistes lorrains, en particulier les fondateurs de l’École de Nancy.
Ce mouvement provincial fut le fer de lance de l’Art nouveau en France. Il s’inspirait de formes végétales comme le ginkgo, l’ombelle, la berce du Caucase, le nénuphar, le chardon ou les cucurbitacées, et animal comme les libellules. Les artistes Art nouveau utilisaient les techniques liées à la verrerie, la ferronnerie, l’acier et le bois pour “mettre le beau dans les mains de tous et ainsi faire entrer l’art dans les foyers”. Les tombes Art nouveau du cimetière de Préville sont monumentales et méritent le coup d’œil. A voir :
– La tombe de la famille Majorelle avec l’ébéniste Louis Majorelle et son fils, le peintre Jacques Majorelle
– La tombe très sobre du verrier d’art, Émile Gallé
– Le caveau familial d’Eugène Corbin, le principal mécène de l’École de Nancy
– La tombe de l’artiste peintre Auguste Desch
– La tombe de l’artiste peintre Émile Friant, qui avait pris le cimetière comme décor pour son tableau La Toussaint (1888), aujourd’hui exposé au musée des beaux-arts de Nancy.
Si l’Art nouveau vous intéresse, rendez-vous au musée de l’Ecole de Nancy, situé au 38 Rue Sergent Blandan. Les collections du musée sont exposées dans des salles aménagées dans le style Art nouveau (chambre à coucher, salle de bains, bureau, salle à manger) et comprennent les œuvres de Victor Prouvé, Eugène Vallin, Louis Majorelle et Jacques Gruber.
Enfin, tout proche du cimetière de Préville, la Villa Majorelle est à nouveau ouverte au public. Cette maison de maître Art nouveau (1901-1902) fut l’ancienne propriété de Louis Majorelle.
La nécropole de Notre Dame de Laurette
par Virginie, du blog Les Aventures d’Arthur et Thibaut
Sur le territoire de Lens Lievin, les cimetières provisoires des batailles de l’Artois et des Flandres lors de la première guerre mondiale ont été regroupé en une nécropole, sur la colline de Notre Dame de Laurette. Véritable ensemble de mémoire, la visite de ces lieux est chargé en émotion. Les 20 000 croix blanches font face à l’anneau de la mémoire où 580 000 noms sont gravés en hommage à toutes ces vies sacrifiées. Avec 8 ossuaires comprenant plus de 22 000 soldats inconnus, ce lieu de mémoire donne toute l’ampleur des batailles s’étant jouées ici. L’anneau de la mémoire est beau d’un point de vue architectural, apaisant la lourdeur de l’histoire. Cela permet d’apaiser le tournis de la lecture de tous ces noms …
La région de Lens Lievin, théâtre du front de la première guerre mondiale accueille d’autres cimetières militaires : anglais et allemand. Le centre d’histoire permet de se remémorer ces terribles moments d’histoire, avec également une reconstitution des tranchées. Et vous pouvez même faire une visite au Canada au mémorial de Vimy. Toutes ces visites, bien que difficiles, sont à faire lors d’une visite du territoire.
Les participants au rendez vous EnFranceAussi se sont retrouvés à plusieurs reprises à Lens Lievin pour des rencontres EFA. Apprendre l’histoire tout en vivant un moment très sympathique, le Nord pas de calais permet cela !
Le Cimetière Américain de Colleville-sur-Mer dans le Calvados
par Mathilde, du blog Voyager en photos
Situé sur les hauteurs d’Omaha Beach, le Cimetière Américain de Colleville-sur-Mer est l’un des hauts lieux de mémoire du Débarquement du 6 juin 1944 sur les plages de Normandie.
Comment rester insensible devant ces milliers de tombes qui s’étendent à perte de vue, avec des croix chrétiennes, juives ou musulmanes selon la confession des soldats ?
La quasi-totalité des 9 387 tombes sont dédiées à des soldats américains (ils sont moins de 10 à être d’une autre nationalité à reposer à Colleville-sur-Mer). C’est l’un site du débarquement de Normandie que je trouve particulièrement émouvant et où l’on touche du doigt le gâchis du nombre de vies humaines perdues dans la folie meurtrière des conflits armés. On aimerait que ce type de mémorial puisse appeler à la paix et au plus jamais ça, mais malheureusement l’Histoire ne semble sans cesse se répéter.
Dans le cimetière, se dresse également un imposant mémorial avec deux loggias de part et d’autre présentant des cartographies détaillant l’opération Overlord, les 100 jours de la Bataille de Normandie, et les opérations militaires qui conduisirent à la chute du IIIème Reich en 1945.
Bref, un lieu incontournables à découvrir lors d’un séjour sur les plages du débarquement en Normandie.
Quand les rédacteurs d’#EnFranceAussi se retrouvent pour une balade, cela peut donner naissance à de beaux articles collaboratifs, à 4, 6, 8, ou 10 mains !!