La Haute-Vienne est un département auquel on ne pense pas toujours pour ses vacances ou pour s’y balader. Et c’est un tort puisqu’il recèle de très belles choses à voir comme la ville de Limoges, le lac de Vassivières, celui de Saint-Pardoux ou bien encore plusieurs petits villages classés et de nombreux châteaux. Partons en direction de l’ouest du département, sur les terres appelées « Porte Océane du Limousin » avec quelques recommandations de lieux à visiter.
Devoir de mémoire à Oradour-sur-Glane
Pour commencer, un arrêt qui parait essentiel, bien que pesant : le village martyr d’Oradour-sur-Glane. Il a été le théâtre du massacre de la quasi-totalité de ses habitants par les SS à la fin de la Seconde Guerre mondiale. On arrive par le Centre de Mémoire, qui est le seul accès à l’ancien village. On y retrouve des objets anciens, des livres écrits par les survivants et des photos. Il y a une exposition permanente ainsi qu’une temporaire.
Une pancarte à l’entrée du village invite le visiteur à se souvenir car dans ses lieux tout rappelle la tragédie. Le village est resté dans le même état qu’au jour du massacre, le 10 juin 1944. On y retrouve donc des maisons en ruine, de vieux objets laissés à la hâte ainsi que d’anciennes devantures de magasins qui rappellent l’activité passée d’Oradour.
L’ancienne église, à ciel ouvert, a été l’un des lieux d’exécution. Ce jour-là, 6 personnes seulement s’en sont sorties. Plus loin, le cimetière, qui est commun aux 2 villages, l’ancien et le nouveau, ce dernier ayant été reconstruit un peu plus loin. De précieuses informations sont fournies, elles permettent de mieux comprendre le contexte de cet événement. Pas forcément recommandée pour tout le monde, cette visite est néanmoins très importante pour le devoir de mémoire.
Saint-Junien, cité gantière
À une quinzaine de kilomètres au sud-ouest se trouve la cité de Saint-Junien, au bord de la Vienne, elle est la 2ème ville la plus peuplée du département. De tradition industrielle, elle est célèbre pour ses papeteries, son industrie du feutre, ses mégisseries ainsi que ses ganteries. Cette dernière se développe à partir du Moyen-Âge et prend son essor au 15ème siècle. De nos jours, une centaine d’ouvriers et 3 fabriques produisent chaque année pas moins de 1,5 million de paires de gants dont un quart est exporté.
Son centre historique comporte plusieurs maisons médiévales très bien conservées ainsi que la collégiale Saint-Junien dont les origines remontent au 7ème siècle. Actuellement, on peut y voir le tombeau de Saint-Junien qui est fait de calcaire et datant du 12ème siècle, ainsi qu’une fresque dans la nef faisant référence à l’Apocalypse et la chapelle Saint-Martial comportant une mise au tombeau sculptée du 15ème siècle.
La commune de Saint-Junien est également connue pour ses ostensions limousines. C’est une tradition religieuse qui remonte au 10ème siècle, cela a lieu tous les 7 ans. On les retrouve principalement dans la Haute-Vienne mais également en Charente, dans la Creuse et la Vienne. On y retrouve des messes et des processions centrées principalement autour de reliques.
Rochechouart, une ville avec un sacré impact
Dans un autre registre, la ville de Rochechouart, qui fait partie du parc naturel régional du Périgord-Limousin, est célèbre pour la météorite qui s’y est écrasée il y a 207 millions d’années. Elle y a formé un cratère d’impact terrestre aujourd’hui disparu en surface. L’espace météorite vous permet d’en apprendre plus sur cet événement. La réserve naturelle nationale de l’astroblème (ensemble des marques laissées par l’impact d’une météorite) de Rochechouart-Chassenon propose de nombreuses randonnées sur les communes concernées.
Dans la ville, on retrouve également quelques tours des anciennes fortifications datant du Moyen-Âge ainsi que de vieilles bâtisses bien conservées. L’église Saint-Sauveur est remarquable par son clocher tors, sa construction remonte au 11ème siècle.
Le château de Rochechouart date du 13ème siècle, il a été un haut-lieu de la guerre de Cent Ans. Actuellement, on peut y visiter le musée départemental d’art contemporain. Des œuvres sont exposées dans sa cour intérieure qui est en accès libre.