C’était les vacances de la Toussaint, et, comme tous les parents à cette époque de l’année, j’étais un peu en désarroi devant le ciel gris et le vent automnal. À Toulouse pour quelques jours, j’ai donc décidé de faire visiter à mes filles différents lieux culturels qui offrent un joli tour d’horizon de ce que peut offrir la ville rose, tout en évitant le vent d’autan.
Le Muséum d’histoire naturelle
Le muséum de Toulouse est installé à l’entrée principale du jardin des plantes, le plus grand parc de la ville, dans l’ancien monastère des Carmes Déchaussés.
L’investissement de ce lieu par les sciences naturelles ne date pas d’hier, puisque, avant d’être ouvert au public en 1865, il était déjà occupé par la collection du naturaliste Philippe-Isidore Picot de Lapeyrouse, depuis le début du XIXe siècle.
Pendant plus d’un siècle, le muséum va connaître de nombreuses évolutions : création d’un jardin botanique, enrichissement des collections, mise en place d’outils pédagogiques pour les enfants, etc. Mais en 1997, le musée va fermer ses portes pendant 10 ans, pour une rénovation totale.
Si pour les touristes, et les néo-Toulousains, le Muséum semble avoir toujours été là, pour les Toulousains de toujours, la réouverture du lieu en 2008 fut un véritable événement.
Aujourd’hui, le lieu abrite une importante exposition permanente sur l’histoire de notre planète et de ses habitants, et différentes expositions temporaires.
Lors de notre passage, nous avons pu découvrir une magnifique exposition sur l’île de Pâques, un peu difficile d’accès pour les enfants, et une exposition-enquête des As de la Jungle : beaucoup plus ludique !! Une diversité un peu étonnante, mais qui ravit les plus petits…
Le couvent des Jacobins
Comme toutes les grandes villes, les rues de Toulouse sont bruyantes et grouillantes, les terrasses des cafés peuvent être vite pleines à la belle saison (comme partout dans le sud), et si vous souhaitez échapper à cette ambiance, il faudra trouver un refuge dans un autre espace-temps.
Se couper du monde, c’est possible en plein centre-ville en pénétrant dans le cloître des Jacobins.
Si son église est bien connue des férues d’architecture pour sa célèbre voûte en palmier, son cloître, dont l’accès est payant, reste un lieu très peu fréquenté.
Le cloître, comme l’église, fut construit au début du XIVe siècle. Il dessert les différentes ailes du couvent : chapelle, réfectoire, dortoir, etc. … Jusqu’au XIXe siècle, ce fut une centaine de personnes qui se pressait chaque jour dans le jardin monastique. Mais, sous le régime napoléonien, le couvent revient à la ville qui en fait alors une caserne militaire.
Le bâtiment est entièrement ravagé par les militaires en seulement cinq décennies.
Devant la colère d’intellectuels toulousains, et devant les constatations de Prosper Mérimée (alors inspecteur général des Monuments Historiques) en 1845, l’armée finit par quitter les lieux en 1965. Mais, il faudra attendre le début du XXe siècle pour que les Jacobins retrouvent leur sérénité.
Le Musée Saint-Raymond
Le musée Saint-Raymond, c’est bien qu’un musée … ce n’est pas juste moi qui le dit, ses responsables l’écrivent eux-mêmes aussi sur leur site internet ! Mais, c’est un fait : le musée des Antiques de Toulouse s’est installé dans un ancien collège du XVe siècle, lui-même installé sur une nécropole chrétienne du VIe, à proximité immédiate de la basilique Saint-Sernin. C’est donc, vous en conviendrez, bien plus qu’un musée …
Si l’idée de visiter une collection lapidaire n’est pas la plus enthousiasmante qui soit sur le papier, il serait dommage de s’arrêter à quelques préjugés et de rater la découverte de ce lieu.
Le musée Saint-Raymond éclaire un grand pan de l’histoire antique de la région, et ce n’est pas rien. Ici, on découvre la Narbonnaise, ses villas, ses habitants, leurs cultes. C’est à travers des dizaines d’objets, sculptures, portraits, que le voyage s’accomplit et nous laisse pensifs …
Dans le sous-sol, face aux sarcophages, l’histoire ne sera que plus forte, vous ne pourrez pas faire autrement que chercher à comprendre. C’est alors qu’il vous faudra retrouver l’air libre pour rejoindre Saint-Sernin, et vous rendre compte de l’immense « complexe » qui s’étendait au Moyen-âge, autour du culte de Saint Saturnin.
Pratique :
Toutes ces visites sont payantes, c’est pourquoi je vous conseille en arrivant à Toulouse de vous rendre à l’office de tourisme retirer un pass (18 € les 24 h – il se rentabilise sur ses 3 seules visites) qui vous permettra de découvrir de nombreux bâtiments et musées, et de prendre les transports en commun à votre gré.
Ce séjour a été organisé en collaboration avec l’office de tourisme de Toulouse, et Ouibus qui nous a proposé de tester en famille le voyage en autocar. Un test plutôt concluant puisque je n’ai entendu personne râler avant l’arrivée… les voyages en bus ont ceci d’avantageux, c’est qu’ils font somnoler toute la famille. 🙂
Mitchka, toulousaine expatriée à la mer, grande organisatrice de voyages désorganisés avec enfants et cannes à pêche, partage ses découvertes ici et là, et dans l’Hérault en particulier.