Balade parisienne sur les traces de Molière

Aujourd’hui marque le 400ème anniversaire de la naissance de Molière. Impossible de ne pas célébrer l’évènement ! L’occasion pour le Webzine #EnFranceAussi de vous proposer une balade parisienne sur les trace de Jean-Baptiste Poquelin. Suivons-le dans les lieux qu’il a fréquenté ou ceux marqués de son empreinte. Un article qui n’a pas pour vocation de rédiger une énième biographie de l’auteur mais de proposer de (re)découvrir Paris en marchant sur ses pas.

Tout a été dit sur Molière, tout et son contraire. Il est parfois difficile de démêler le faux du vrai, la légende de la réalité. Est-il né rue Saint-Honoré ou rue du Pont Neuf comme le mentionnent les plaques situées aux deux adresses ? Est-il mort sur scène ou dans son lit ?

Finalement peu importe, le génie est toujours aussi présent 400 ans plus tard.

Naissance et enfance de Jean-Baptiste Poquelin, dit « Molière »

Oublions le 31 rue du Pont Neuf qui par ailleurs ne mentionne pas la bonne date de naissance. Sous le joli buste de Molière nous pouvons lire gravé dans la pierre : « J-B. Poquelin de Molière. Cette maison a été bâtie sur l’emplacement de celle où il naquit l’an 1620. » Notre Malade Imaginaire est né en 1622 et non 1620. Alors comment ce buste et cette plaque à l’inscription erronée figurent sur la façade de cet immeuble ? Une imposture ! Il est fort probable que le propriétaire de l’immeuble a, en installant sa plaque mensongère, tenté d’apporter une certaine valeur à son édifice.

La véritable maison natale de Molière se trouve non loin, au 96 rue Saint-Honoré à l’angle de la rue Sauval (anciennement rue des Vieilles Etuves).

Le Quartier des Halles

C’est a l’église Saint-Eustache que l’on célèbre son baptême. Cette église est intimement liée aux Halles dans laquelle Louis XIV a fait sa première communion. C’est également dans cette église que, de nos jours, chaque année, les musiciens de tous styles viennent durant 24 heures célébrer la Fête de la Musique.

Molière était donc un enfant des Halles. Il y a grandi, il se serait parait-il initié à l’art théâtral sur le Pont Neuf, en proposant son éloquence aux marchands de remèdes miracles.

Le quartier des Halles, offre une multitudes d’activités, de visites et de découvertes. Nous sommes au cœur de Paris. Là où, jour et nuit, ça grouille de monde. On y va pour faire les boutiques du Forum des Halles, (re)découvrir la Samaritaine fraîchement restaurée mais également pour les expositions inédites du centre Pompidou. Les Halles c’est le quartier historique, c’est le ventre de Paris de Zola. Après ou avant une expo au centre Pompidou, on se pose près de la fontaine Stravinsky et on s’amuse avec les automates de Niki de Saint Phalle et Jean Tiguely. On se donne rendez-vous près de la fontaine des Innocents, la seule fontaine parisienne d’époque Renaissance. Ici se trouvait le cimetière du même nom avant que les dépouilles ne soient transférées aux catacombes. A deux pas de là, ne manquez pas la visite de cette fameuse église Saint-Eustache qui est une pure merveille avec ses dimensions impressionnantes. La Bourse du commerce à proximité, ancienne halle aux blés, abrite désormais un musée consacré à l’art contemporain.

Avant de venir dans le quartier, pensez à réserver une visite guidée des Caves du Louvre, rue de l’Arbre Sec. Des caves construites au XVIIIe siècle par le sommelier de Louis XV où il est possible de jouer à son tour les sommeliers et d’y déguster du bon vin. On dit qu’un tunnel les reliait au Louvre …

La fontaine Stravinsky
Caves du Louvre

Etudes et émancipation

C’est au lycée Louis Legrand que Jean-Baptiste Poquelin a étudié.

Le quartier Latin

Ce qui nous emmène au cœur du quartier latin. Le quartier où l’âme estudiantine est ancrée, où l’on trouve de précieux vestiges gallo-romains : les emblématiques Arènes de Lutèce où il fait bon pique-niquer et disputer une partie de pétanque, le musée national du Moyen-Âge, thermes et hôtel de Cluny. Un musée qui nous ouvre à la fois les portes du Moyen-Âge et de l’Antiquité. Face au musée sur le boulevard Saint-Michel se trouve un parking sous terrain. En demandant poliment l’accès au gardien il vous ouvrira, vous pourrez ainsi découvrir une partie du mur du forum de Lutèce.

Le quartier latin c’est aussi et surtout le Panthéon avec sa crypte, son pendule de Foucault et sa vue à couper le souffle depuis son dôme. Deux musées à ne pas manquer dans le quartier : le musée de la Préfecture de Police, méconnu mais très intéressant. Il est installé au-dessus du commissariat du 5ème arrondissement et nous raconte l’histoire de la police depuis le Moyen-Âge. Le quartier latin abrite bien sûr le musée Curie. Après toutes ces visites, une pause au jardin du Luxembourg est bien méritée !

Emancipé, Jean-Baptiste Poquelin quitte le domicile familial et s’installe rue de Thorigny dans l’actuel quartier du Marais se rapprochant ainsi des Béjart. La rue Thorigny, une rue entourée de somptueuses adresses. Le choix s’offre à nous : le musée Carnavalet, un musée qui retrace l’histoire de Paris depuis la préhistoire, le musée Picasso, les Archives nationales et le musée Cognacq-Jay face au square Georges Caïn qui est un musée à lui seul. Un musée à ciel ouvert abritant une partie des vestiges du palais des Tuileries.

La Place des Vosges, au cœur du Marais

L’Illustre théâtre, Molière a Saint-Germain-des-Près

Avec ses compagnons dont la fratrie Béjart, Jean-Baptiste Poquelin fonde la troupe l’Illustre théâtre et se produit dans la salle du jeu de paume des Métayers à l’angle des rues de Seine et Mazarine dans le 6ème arrondissement.

Nous sommes à présent dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés où culture, patrimoine, jolies boutiques et cafés littéraires cohabitent harmonieusement. La rive gauche par excellence. Le site se trouve à proximité de la tour de Nesle, dans les fossés de l’enceinte de Philippe Auguste dont une grande partie est encore visible dans le parking en sous-sol de la rue Mazarine. Rue de Seine s’alignent de nombreuses galeries d’art. Il serait dommage de venir dans le quartier sans visiter ses deux célèbres églises : l’église Saint-Germain-des-Prés, la plus ancienne église de Paris et l’église Saint-Sulpice qui possède de véritables trésors, tels que les deux bénitiers de Jean-Baptiste Pigalle et les peintures murales de Delacroix. Delacroix qui a justement son musée à proximité, rue de Fürstenberg. La cour du Commerce Saint-André est un lieu hors du temps et pittoresque. Elle charme et intrigue à la fois. Le Procope, plus vieux café de Paris lieu de rendez-vous des intellectuels et des révolutionnaires est sans conteste la vedette des lieux. Voltaire, Diderot mais aussi Danton, Robespierre et Marat y étaient des habitués. C’est dans un atelier situé dans la cour du Commerce Saint-André que Joseph Ignace Guillotin procède aux réglages de sa machine « à couper les têtes ». Vous y penserez en dînant au Procope.

Le musée Delacroix

Représentation au Louvre et succès

C’est sous la protection de Philippe d’Orléans frère du roi que Molière et sa troupe se produisent devant Louis XIV. Le succès est au rendez-vous. La salle du Petit-Bourbon, puis celle du théâtre du Palais-Royal seront mises à sa disposition. La salle du petit Bourbon fait place aujourd’hui à la Colonnade du Louvre, celle du Palais-Royal à proximité de la Comédie française où se trouve le fauteuil de Molière. Le domaine national du Palais-Royal face au Louvre offre un des plus beaux jardins parisiens.

Fauteuil de Molière à la Comédie Française

Mort de Molière

La légende voudrait que Molière soit mort sur scène. C’est pourtant chez lui, au 40 rue de Richelieu (rue où a été érigée en son honneur une fontaine avec une sculpture le réprésentant), qu’il a rendu l’âme avant qu’un prêtre décide enfin de lui porter l’extrême-onction. Son convoi funèbre devait se faire en toute discrétion donc nocturne. C’est le cimetière de l’Est, le cimetière du Père La Chaise qui accueille aujourd’hui sa sépulture installée près de celle de Jean de La Fontaine.

Un curiosité est à noter sur sa tombe, une curiosité ou plutôt une erreur (merci à Delphine de l’avoir remarquée !). Sur la pierre y est gravé  L.B. Poquelin Molière. Pourquoi un L et non un J ? Personne ne sait, le conservateur du Père Lachaise Benoit Gallot après s’être renseigné, pense qu’il s’agit tout simplement d’une erreur.

Et c’est donc dans ce cimetière, véritable musée à ciel ouvert, que se termine notre balade parisienne.

AuthorSabrina

Je suis Sabrina, Parisenne de cœur, auteure du blog  «Tu PARIS combien » dans lequel j’aime vous parler de ce que Paris nous offre au quotidien. Son histoire, son avenir, ses adresses. Là où la moindre porte, le moindre détail nous dévoilent des histoires fabuleuses, nous fait découvrir de grands personnages (célèbres ou anonymes). Relevant de l’authentique comme de l’insolite, de l’étrange ou du classique, Paris ne cesse de nous surprendre.  A la fois belle et laide, sage et folle, monumentale et secrète. Ma passion pour cette ville que je découvre chaque jour, je la partage ici avec vous. Comme le dit Ernest, « Paris est une fête ». Alors venez, vous êtes tous invités

2 replies to Balade parisienne sur les traces de Molière

  1. Merci pour cet article avec ces pépites parisiennes à découvrir ! 👋
    Et bon 400e anniversaire à un auteur qui nous a tant inspiré 🎂

  2. Pingback:

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