En Lorraine sur les traces de Jeanne d’Arc

On l’appelle « la Bergère lorraine » ou encore la « Pucelle d’Orléans », mais connaissez vous les lieux qui ont vu naître et grandir Jeanne d’Arc ? Départ pour un petit voyage en Lorraine, entre les Vosges et la Meuse, sur les traces de la célèbre héroïne…

Domrémy, là où tout commence

La Maison Natale de jeanne d’Arc

C’est vers 1412 que naît Jeanne d’Arc dans le petit village vosgien de Domrémy, à l’extrême nord-est du département. On peut réserver une bonne demi-journée pour visiter cette commune, qui compte plusieurs lieux de mémoire dédiés à Jeanne d’Arc.

Il y a bien sûr la Maison natale de Jeanne d’Arc, humble et vieille bâtisse de quatre pièces, probablement remaniée au fil des siècles. Le bâtiment conserve la trace des modifications et est entouré d’un joli jardin où coule un ruisseau. Il y a peu à voir mais on se plaît à imaginer que l’on pose nos pieds là où la petite Jeanne a peut-être fait ses premiers pas !

La maison natale depuis le jardin

Le centre d’interprétation Visages de Jehanne

Un Centre d’Interprétation a été construit à côté de la Maison natale. Il se décompose en deux espaces : au sous-sol, une salle de projection où il est possible de regarder un film d’animation d’environ 45 minutes, dans lequel des marionnettes retracent l’histoire de Jeanne d’Arc. A l’étage, plusieurs salles d’exposition se succèdent et montrent les différents « visages » de l’héroïne : son enfance paysanne, le contexte politique dans lequel elle a grandi (au cœur de la Guerre de Cent Ans), la « femme d’armes » qu’elle était ainsi que le mythe qu’elle est devenu au fil des siècles suivants. La fin du parcours revient en effet sur les appropriations dont a fait et fait encore l’objet la figure de Jeanne d’Arc, cette icône à la fois religieuse, guerrière, féministe, dont l’histoire est parfois controversée. 

La Basilique du Bois Chenu

Enfin, il ne faut pas manquer la Basilique du Bois Chenu, ou (Sainte-Jeanne-d’Arc) déclarée « monument national de la reconnaissance française à Jeanne d’Arc ». Cet imposant sanctuaire a été construit à l’écart du village, en lisière de forêt, non loin de l’endroit présumé où Jeanne aurait entendu les voix l’appelant à combattre et délivrer la France. Elle a été construite entre 1881 et 1926, sur les plans de l’architecte Paul Sédille, puis achevée par son confrère Georges Demay après sa mort en 1900.

On découvre d’abord, au rez-de-chaussée, une crypte dans laquelle se trouve une statue de Notre-Dame-de-Bermont, qui apparaissait à Jeanne lors de ses visions. Bermont est le nom d’un ermitage, situé sur le territoire de la commune voisine de Greux, où Jeanne se rendait chaque semaine en pèlerinage. Le lieu n’est toutefois pas ouvert au public. 

A l’étage, se développe la nef aux murs gris et à la charpente décorée. On y accède de façon surprenante par un escalier en colimaçon. Les somptueuses peintures de Lionel Royer retracent, de part et d’autres, les étapes clés de l’épopée de Jeanne d’Arc et guident nos pas jusqu’à l’autel.

Vaucouleurs et le départ vers Chinon et Orléans

La Porte de France et le site Jeanne d’Arc

La suite du parcours nous porte à Vaucouleurs dans la Meuse.

Après avoir entendu les voix, Jeanne s’y rend à plusieurs reprises afin de convaincre Robert de Baudricourt, capitaine et gouverneur du roi dans la région, de l’aider à accomplir sa mission. Elle y parvient finalement en 1429, obtient des armes et un cheval et part autour du 23 février pour Chinon. 

La Porte de France, située sur les hauteurs de la petite ville, est l’emblème de ce départ. Jeanne d’Arc serait partie par là, même s’il est ici encore fort probable que plusieurs remaniements aient affecté l’édifice. En revanche, il y a bien un témoin avéré de ce jour sacré où Jeanne a quitté sa Lorraine : le majestueux tilleul voisin, vieux de plus de 700 ans, avec ses racines enchevêtrées dans la pente ! Ah ! Si les arbres pouvaient parler ! 

La porte de France
La vue sur Vaucouleurs

On trouve aussi à proximité une chapelle castrale, reconstruite au XXe siècle sur l’emplacement d’une église du XIIe siècle, dans laquelle Jeanne venait se recueillir.  Une autre ruine complète le site : celle de la Tour Pagis, du nom de l’abbé qui en commanda l’exécution. Jamais achevée, elle aurait du être très haute pour faire concurrence à la Basilique de Domrémy ! Une querelle de clocher, littéralement…

Un musée des représentations de Jeanne d’Arc

Prenez ensuite un moment pour admirer le joli panorama sur la vallée de la Meuse avant de descendre dans le cœur de ville. Devant l’hôtel de ville, une statue équestre de Jeanne d’Arc vous accueille. Enfin, Vaucouleurs a également son musée dédié à la bergère lorraine ! Situé dans une aile de la mairie, il présente en quatre petites salles les représentations de Jeanne d’Arc, dans les images religieuses, la politique ou encore la publicité. 

Avant de quitter Vaucouleurs, poussez la porte de l’église Saint-Laurent, avec un rare exemple de plafond entièrement couvert de fresques illustrant l’ancien et le nouveau testament.

Le musée des représentations

Bonus : la chapelle de Massey

La visite de ces deux communes et des lieux de mémoire qu’elles consacrent à Jeanne d’Arc permet donc de réviser ses classiques et de (re)découvrir l’histoire de cette héroïne, une des rares femmes que nos livres d’histoire mettent à l’honneur ! 

la Chapelle de Massey

En bonus et s’il vous reste un peu d’énergie, rendez-vous à la chapelle de Massey à Pagny-sur-Meuse (55). Petite église située dans un coteau, à l’abri de hauts arbres, elle comporte une rosace à l’effigie de Jeanne d’Arc, car celle-ci serait également venue se recueillir ici, comme l’atteste une pierre à l’entrée du site.

AuthorLucie

Lucie a 30 ans et vit à Perpignan. Sur son blog The Tiny Points, elle s’est donnée pour mission de révéler la beauté des « petits points sur la carte », des villes et villages peu connus en France et en Italie.

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