Deux expos incontournables à Lens cet automne

Après Toulouse, Lille et Sète, c’est Lens qui a accueilli une partie de la joyeuse bande #EnFranceAussi pour un blogtrip placé sous le signe de l’amour, rien que ça ! En exclusivité worldwide (ou presque), on vous fait découvrir deux expos temporaires à ne pas rater cet automne sous le ciel lensois. Au programme : de l’émotion, de la mémoire et… de l’amour évidemment.

« Wool war one » au Mémorial 14-18 Notre-Dame-de-Lorette

À Lens et aux alentours, on est au cœur de la mémoire de la Première Guerre mondiale. Le cimetière de Notre-Dame-de-Lorette surplombe la plaine avec sa tour phare. C’est la plus grande nécropole de France. Le mémorial canadien de Vimy est juste à quelques kilomètres. Voilà pour poser le décor.

Notre petit groupe a eu un vrai coup de cœur, un coup de cœur unanime, pour l’expo « Wool war one » de l’artiste Délit Maille qui est présentée au Mémorial 14-18 Notre-Dame de Lorette (ex Lens’ 14-18). En tricotant l’histoire, l’artiste nous offre une œuvre profondément émouvante par sa simplicité et sa démarche. Imaginez : dans un couloir du mémorial ouvert sur les terrils, une cohorte de 780 petits soldats de laine s’avance sur 15 mètres de long. Ils portent des uniformes différents, certains ont des tresses, des turbans ou des moustaches, mais ils n’ont pas de visage. On dirait des petites poupées, des jouets innocents. Ils marchent vers l’inconnu. Et comme ils sont posés à même le sol, on s’agenouille maladroitement devant eux pour les regarder, et leur rendre hommage.

Le projet est complètement fou, car l’artiste n’a pas tricoté tous ces soldats elle-même, elle a reçu l’aide de 499 tricoteuses et 1 tricoteur du monde entier ! C’est là que l’installation prend tout son sens, puisque les soldats de la Première Guerre mondiale venaient eux aussi du monde entier. Un projet comme ça, c’est une forme d’utopie qui parle à tout le monde, une manière de dire que l’art dépasse les frontières, une manière de célébrer la paix.

Un seul de ces soldats a un visage. Il regarde les autres depuis son socle en hauteur, c’est le soldat inconnu. À côté de lui, il y a une citation de Rudyard Kipling qui dit : « Si quelqu’un veut savoir pourquoi nous sommes morts, dites-leur : parce que nos pères ont menti. » En regardant bien les soldats, on s’aperçoit que leur dos est voûté et que leurs besaces semblent bien pesantes. Ils paraissent si fragiles, voués à un destin anonyme.

Les soldats de laine voyagent depuis le début du Centenaire de la Première Guerre. Ils ont été exposés au Grand Palais à Paris, à la Piscine de Roubaix et même à Montréal ! Après leur passage à Lens, ils seront expédiés dans des familles adoptives qui les ont achetés. Les fonds récoltés iront à une association qui intervient aujourd’hui en zone de guerre. La boucle sera bouclée.

Vous avez jusqu’au 11 novembre pour aller les voir, dépêchez-vous ! Allez-y en famille ou en couple ou entre amis ou seul, peu importe, ça vous plaira de toute manière (et en plus c’est gratuit). C’est garanti #EnFranceAussi !  

« Amour » au Louvre-Lens

Ce blogtrip était placé sous le signe de l’amour, car c’est le thème de l’exposition de cet automne au Louvre-Lens. Une belle occasion de découvrir cet endroit si vous ne le connaissez pas déjà. Avec son architecture sobre, à la fois miroitante et transparente, le Louvre-Lens abrite la Galerie du Temps et des expositions temporaires.

L’exposition « Amour », qui dure jusqu’au 21 janvier 2019, nous fait voyager dans les représentations tantôt houleuses, tantôt romantiques de l’Amour. Des statues antiques aux pochettes de disques des années 1960, c’est ambiance drapée et déhanchée, drague à l’ancienne (« tu aimes jouer aux échecs ? ») et libertinage coquin. L’amour se décline en mode courtois, poétique, galant ou matrimonial. C’est l’occasion de voir ou revoir quelques chefs d’œuvre, comme « Le Verrou » de Fragonard, « La Valse » de Camille Claudel ou une belle Vénus de Niki de Saint-Phalle.

Mais l’amour, c’est aussi parfois la violence, la peur de l’autre ou l’idéalisation à l’extrême… et bien souvent, ce sont les femmes qui en font les frais. Pour ne rien vous cacher, cette expo a suscité le débat au sein du groupe. Le regard masculin est omniprésent, et certaines d’entre nous ont un peu grincé des dents devant des scènes de rapt et de viol qui étaient présentées comme une forme de séduction…

En tout cas, cette expo a le mérite de provoquer des réactions et nous avons eu une discussion animée avec notre guide, Gunilla. Après tout, c’est aussi le rôle de l’art et du musée de nous questionner, de nous faire réfléchir. Mission accomplie pour l’expo Amour ! Et maintenant, c’est à vous d’aller vous faire une idée et de nous dire ce que vous en avez pensé !  

À Lens, il y a des tas d’autres choses à faire aussi : monter sur des terrils, déguster des produits locaux, admirer l’architecture et j’en passe. Vous découvrirez tout ça sur les blogs de tout le monde le 6 novembre ! Suivez le hashtag #EnFranceALens sur les réseaux sociaux !

Paule-Elise

Paule-Elise, co-créatrice des blogs 1916kilometres.com et roadtrips-occitans.com. Toujours en quête de lieux chargés d’histoire, à la poursuite des mémoires collectives et familiales, passionnée de terroirs locaux, avide de rencontres et d’échanges. Et aussi vanlifeuse du dimanche et amie des bêtes.

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